
PODCAST. Le 24/07/2020. Dans cet épisode du podcast Homo Econovirus, nous allons parler d’un des paramètres psychologiques les plus anciens et les plus importants en économie : l’aversion au risque. Et voir comment cette caractéristique psychologique personnelle est affectée à court et à long terme lorsque l’on vit un choc important.
Le coronavirus va-t-il laisser des traces profondes sur votre capacité à prendre des risques ? Une fois l’épidémie terminée, serez-vous moins enclins à monter votre boite ? Ou à reprendre des études ? Ou à oser changer de job ?
Cette capacité à prendre des risques est cruciale car elle détermine nos comportements dès que les résultats attendus ne sont pas certains, c’est-à-dire très souvent.
D’abord, qu’est-ce que l’aversion au risque ? L’aversion au risque est un indicateur qui témoigne de notre goût pour le risque. Du plaisir ou du déplaisir que l’on ressent à prendre des risques.
Que préférez-vous ? Que je vous donne 100 euros ou que l’on joue à pile ou face. Si pile sort, je vous donne 200 euros. Et si c’est face, je ne vous donne rien. Réfléchissez…
Si vous préférez que je vous donne 100 euros de manière sûre plutôt que de jouer au pile ou face, alors vous souffrez d’aversion au risque. Ce qui n’est pas une maladie, juste une préférence. Si vous dites que cela vous est égal, que les deux possibilités sont aussi attractives l’une que l’autre, alors vous êtes neutre au risque. Si enfin vous préférez le pile ou face c’est que vous êtes favorable au risque. Vous aimez le frisson du risque.
Il y a donc dans la nature des personnes qui n’aiment pas le risque, des personnes qui y sont indifférentes et des personnes qui aiment le risque. Les études empiriques montrent que la majorité des gens sont dans la première catégorie. Ils éprouvent une aversion pour le risque et requièrent des compensations lorsqu’ils doivent prendre des risques, par exemple en demandant un taux d’intérêt plus élevé sur leurs placements. C’est le concept de prime de risque. Il y a aussi des personnes qui sont indifférentes au risque, c’est-à-dire qu’elles ne regardent que l’espérance de gain, c’est-à-dire le gain moyen, sans se soucier de la distribution des gains. Et puis il y a quelques personnes qui aiment prendre des risques sans même être rémunérés pour cela. Ces personnes qui ont l’amour du risque sont très rares. Elles s’appellent généralement Jonathan et Jennifer et sont souvent des justiciers milliardaires.
Parmi ces trois catégories de personnes, aucune n’est fondamentalement plus digne que l’autre. Les préférences en matière de risque sont des goûts et on ne discute pas des goûts. De Gustibus Non Est Disputandum. Je répète car le latin ça fait toujours bien. De Gustibus Non Est Disputandum…