
PODCAST. Le 18/09/2020. En mettant à l’arrêt l’économie mondiale, le COVID a de fait réduit massivement les émissions carbone à l’échelle planétaire. Doit-on y voir un point d’inflexion majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Ou juste un épiphénomène par rapport aux tendances de long terme ?
Regardons d’abord les chiffres à notre disposition. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone, c’est-à-dire le principal gaz à effet de serre, vont a priori baisser d’environ 6% à 8% sur l’année selon l’Agence Internationale de l’énergie, soit plus de 2 milliards de tonnes de C02 qui ne partiront pas dans l’atmosphère. Ce qui nous ramènerait peu ou prou au niveau d’émission de 2010.
Il s’agirait alors de la plus grosse chute de l’histoire des émissions carbone en valeur absolue, mais pas en valeur relative. Le monde a connu en effet des baisses en pourcentage bien supérieures à la fin de chacune des deux guerres mondiales ou lors de la Grande Dépression des années 1930.
En revanche la grande récession de 2008-2009, dans le sillage de la crise financière n’a débouché que sur une très modeste baisse de 1% des émissions du fait du développement économique très rapide de la Chine sur la période avec une hausse en conséquence de ses propres émissions carbone.
La première cause de la chute drastique des émissions carbone en 2020 du fait de la crise du COVID est la forte chute du trafic routier pdt le confinement. Cela vous parait peut-être étonnant si l’on considère que le trafic aérien a été bcp plus durement touché que le trafic routier. Oui, mais avant la crise les émissions du trafic aérien représentaient seulement 1/6 des émissions du transport routier.
Alors qu’il est clair qu’elle est due à des circonstances exceptionnelles, faut-il se féliciter de cette réduction historique des émissions carbone mondiales ?